TRAVAIL
- Suppression des inégalités salariales : sanctions pour toutes les entreprises et administrations où elles persistent, et moyens donnés à l’inspection du travail pour garantir l’application des sanctions
- Plan de rattrapage des inégalités salariales sur la base de données sexuées par catégorie professionnelle, qualifications, compétences exercées, niveau
- Transformation des contrats à temps partiel en temps complet, et des CDD en CDI, pour celles qui le souhaitent
- Arrêt de la sous-traitance : intégration des salarié-es dans l’entreprise donneuse d’ordre
- Abrogation des lois « Travail » 2016 et 2017 : rétablir la hiérarchie des normes de façon à ce que les accords de branches et d’entreprises ne puissent qu’être plus favorables que la loi
- Réduction du temps de travail à 32h et création d’emplois correspondants
- Stricte limitation du travail de soir et de nuit, du week-end et des horaires non habituels aux activité nécessaires : le travail de nuit augmente de 30% le risque de cancers du sein pour les femmes (INSERM, 2012) http://www.inserm.fr/espace-journalistes/le-travail-de-nuit-un-risque-pour-les-femmes
- Abrogation de la loi sur l’assurance chômage qui pénalise les femmes, les intermittent-es du spectacle, les assistantes maternelles, les jeunes et les senior-es
- Abandon du projet de loi Retraite et de l’allongement de la durée de cotisation, et suppression de la décote : rétablir la retraite à 60 ans avec une pension au moins équivalente au Smic pour une carrière complète, départs anticipés pour les métiers pénibles, taux de remplacement de 75% du salaire, et revenir à un calcul de la pension basé sur les 10 meilleures années
- Prélèvement des pensions alimentaires impayées par le trésor public
- Régularisation de tou-tes les sans papier-es avec un titre de séjour stable
- Protection des étrangères, celles qui s’occupent des enfants, des malades et des personnes âgées en France et qui permettent à d’autres femmes et à leurs partenaires de travailler
- Leur octroyer un statut autonome avec une carte de 10 ans individuelle permettant de travailler et non susceptible d’être remise en cause en cas de rupture conjugale
- Service public de prise en charge de l’enfance de 0 à 5 ans (halte garderies, crèches, écoles maternelles) et de la perte d’autonomie pour que nos ainé-es soient bien traité-es dans le cadre d’un service public du 4ème âge, avec des emplois stables et qualifiés, et l’embauche des 376 000 assistantes maternelles qui n’ont pas aujourd’hui de salaire minimum, de temps de travail maximum ou de majoration des heures supplémentaires
- Notification des droits à remettre pendant les entretiens d’embauche rappelant les questions qui ne doivent pas être posées : « Ex : Comptez-vous avoir des enfants ? » et les coordonnées des instances recours en cas de non respect (délégué-e du personnel, défenseur des droits)
- Droits des mères : Les arrêts de travail pour maternité doivent être considérés comme des périodes travaillées ; Obligation d’aménager le poste de travail dès l’annonce de la grossesse quand les conditions de travail peuvent menacer la santé de la mère ou de l’enfant (port de charges, postures, horaires)
- Sanctions pour les entreprises qui licencient ou placardisent les femmes du fait de leur maternité
- Allongement du congé maternité de 16 à 18 semaines avec maintien intégral du salaire
- Congé parental tel que préconisé par l’Europe : 4 mois pour les deux parents, 50% du salaire garanti
- Droit aux parents d’enfants de moins de 6 ans à un temps partiel de 80% payé 100% du salaire
- Intégration dans le temps de travail du temps de trajet entre 2 lieux de travail, et des coupures horaires de plus de 2h
- Obligation pour l’employeur de prévenir la salariée au moins 7 jours à l’avance en cas de changement de planning (et non 3 jours, depuis la loi Travail)
- Fin des temps partiels de moins de 24h/semaine ; garantir des droits à la retraite à temps plein pour les salarié-es à temps partiel ; taxer les contrats courts et à temps-partiels ; supprimer leurs exonérations accordées par l’État afin d’inciter au recrutement en CDI à temps plein
- Revaloriser les métiers féminisés et reconnaître leur pénibilité : caissières, vendeuses, femmes de ménage, femmes de chambre, aides-soignantes, infirmières, aides à domicile, ATSEM
- Autoriser les actions de groupe qui permettent aux syndicats et associations d’aller en justice au nom d’un groupe de personnes discriminées pour obtenir réparation du préjudice
VIOLENCES
#MeToo, « Le consentement » de Vanessa Springora, « La familia grande » de Camille Kouchner : de plus en plus de victimes d’inceste ou de violences sexuelles parlent. 6,7 millions de français-es déclarent avoir été victimes d’inceste, soit un dixième de la population. Des faits de pédocriminalité et de violences sont massivement commis dans l’impunité. Il faut une approche globale, avec une loi cadre associée à des moyens humains et financiers à la hauteur.
Nous voulons :
- Un milliard d’euros pour pérenniser les moyens des associations, recruter des référent-es en permanences dans les gendarmeries, les commissariats et les services des étranger-es des préfectures, former les magistrat-es, les personnels de santé, les médecins du travail, les infirmièr-es scolaires
- Âge de 15 ans en dessous duquel on ne peut plaider le consentement d’un-e enfant concernant un rapport sexuel avec un adulte
- Allongement des délais de prescription pour que les victimes d’amnésie traumatique puissent déposer plainte
- Grandes campagnes publiques permanentes de prévention contre le sexisme et les violences à la télévision, à la radio, en affichages publics, sur internet
- Renforcer les moyens de l’Observatoire national des violences faites aux femmes, de la FNSF et des CIDFF
- Augmenter les accueils de jour, les lieux d’écoute, d’accueil et d’orientation, et les centres d’hébergement spécialisés
- Commissions départementales obligatoires contre les violences faites aux femmes pilotées par les Préfet-es
- Programmes d’éducation contre le sexisme à l’école, de la maternelle au supérieur
- Loi contre le sexisme punissant les affichages publics sexistes
- Formation de l’ensemble des professionnel-les d’accueil et de soutien dans la santé, l’hébergement, la police et la justice
- Sanctionner les employeurs qui ne disposent pas de plan de prévention pour les victimes de violences et les témoins
- Formations annuelles obligatoires des salarié-es sur leur temps et lieu de travail, des professionnel-les et des représentant-es du personnel
- Centres d’hébergement spécifiques pour les femmes et leurs enfants avec du personnel spécialisé
- Centres d’accueil, d’aide et de soins spécifiques pour les femmes victimes de viols ou d’agressions sexuelles
- Remboursement à 100% de tous les soins des victimes : médecin, psychologue, psychothérapeute
- Sanctionner plus durement les employeurs qui licencient des victimes de harcèlement, de violences et de discriminations
- Développement du « téléphone grave danger » et des ordonnances de protection pour les femmes victimes de violences conjugales
- Titres de séjour aux victimes étrangères
- Interdiction de toute médiation pénale et familiale en cas de violences conjugales
- Interdiction de la résidence alternée en cas de séparation, s’il y a des violences intra-familiales
- Interdiction de correctionnaliser le viol
- Inéligibilité des élus condamnés pour violences sexuelles et sexistes
- Respect des engagements de la France dictés par la Convention d’Istanbul
- Améliorer l’accès à l’information en les centralisant dans un document unique : lois, règlements, jurisprudence, lignes directrices ou protocoles nationaux
- Les personnes en situation de prostitution doivent pouvoir bénéficier d’un logement décent, d’une régularisation pour les étrangères victimes de la traite, et d’une aide leur permettant de vivre en étant autonomes et en sortant de la prostitution
- Droit d’asile pour les femmes victimes de violences sexistes et sexuelles, menacées de l’être ou persécutées pour des faits d’oppression sexiste : prostitution, mutilation, lesbophobie, transphobie
- Statut de réfugiées pour les femmes qui subissent des oppressions spécifiques, avec titre de séjour de 10 ans renouvelable
AUTONOMIE
Chaque année en France, 3000 à 5000 femmes avortent à l’étranger. Elles témoignent aussi en dénonçant un milieu de la médecine sexiste, non respectueux de leurs corps et de leurs choix, marqué par les violences gynécologiques et obstétricales.
- Fin de la double clause de conscience spécifique à l’IVG
- Accès libre et remboursé à la contraception et à l’IVG sur tout le territoire : des CIVG dans tous les hôpitaux avec choix de la méthode et personnel dédié
- Procréation Médicalement Assistée pour les hommes trans
- Changement d’état civil libre et gratuit sans conditions médicales ni judiciaires pour les personnes trans
- Autodétermination des intersexes qui subissent des mutilations et des traitements hormonaux souvent irréversibles
- Remboursement des dépenses liées aux menstruations
- Féminisation des noms de rues et fin des publicités sexistes
- Politiques de la Ville (transports, urbanisation)favorisant l’émancipation, la réappropriation de cet espace et la fin au harcèlement de rue
- Politique éducative nationale non sexiste ni LGBTphobe à tous les stades de la socialisation, prenant en compte la diversité des orientations sexuelles
- Revaloriser l’Allocation Adulte Handicapé-es et l’Allocation d’Éducation destinés aux aidant-es
- Statut autonome pour les femmes migrantes
- Protection des mineur-es isolé-es avec une prise en charge effective, l’accès à tous les droits, à la santé et à l’éducation, sans suspicion systématique de leur minorité
COVID-19
Les femmes payent un lourd tribut à cette crise. C’est grâce à elles que la société tient. Elles sont majoritaires dans les métiers de la santé, du paramédical, de l’aide à la personne, du nettoyage. Le chômage partiel ou total est indemnisé pour certaines et pas d’autres, car les aides concernent plutôt les personnes en contrat de plus d’un an. Les sans-papiers, obligé-es de travailler sans être déclaré-es, ne touchent plus rien et ne peuvent se prévaloir d’aucun droit. Beaucoup de femmes en télétravail doivent gérer seules les enfants, les courses, le ménage, l’éducation, l’école et les loisirs. Le confinement a accru les violences conjugales et intrafamiliales.
Revendications (toujours d’actualité après la crise sanitaire)
- Plan d’urgence économique et social, arrêt des licenciements
- Indemnisation totale du chômage partiel des salarié-es et des personnes ubérisées
- Logement : attribution d’une aide exceptionnelle, suspension des loyers dans le parc locatif public et privé avec garantie de l’État si nécessaire, arrêt des expulsions locatives, relogement des SDF avec accès à un accompagnement social, réquisition des logements vides, moratoire sur les factures d’eau, d’électricité et de gaz pour les personnes qui ont perdu leur revenu ou l’ont vu diminuer
- Les plaintes doivent être prises ! La police et la gendarmerie doivent se déplacer immédiatement au domicile des victimes quand celles-ci en font la demande, avec expulsion du conjoint violent sans délais si la femme le demande, et la mettre immédiatement à l’abri ainsi que les enfants
- Aides supplémentaires d’urgence aux associations
- Fermeture des Centres de Rétention dans lesquels sont enfermé-es des femmes et des enfants sans protection contre le COVID
Chiffres
>> Les décisions d’ordonnance de protection prononcées en 2016
>> Chiffres-clés des inégalités femmes-hommes 2017
>> Chiffres 2017 de l’Observatoire national des violences faites aux femmes
>> Le droit à l’avortement en Europe (2018)
>> Informations sur le droit à l’avortement en France (2019)
- Les femmes assurent 65% des tâches domestiques – Observatoire des inégalités 29 avril 2016
- 30% des femmes actives travaillent à temps partiel – Observatoires des inégalités 11 décembre 2014
- En 2015 selon l’INSEE, 15% des dirigeant-es d’entreprises de plus de 20 salarié-es étaient des femmes
- Les congés parentaux sont pris à 96 % par les mères – Tribune du Laboratoire de l’égalité 27 juin 2018
- Le parent des familles monoparentales sont à 85% la mère, et à 35% sous le seuil de pauvreté – Enquête INSEE 2018
- 94 000 femmes sont victimes de viol ou de tentative de viol chaque année en France – ONDRP 2017
- 84 000 femmes sont victimes de viol chaque année en France – Enquête 2017 « Cadre de vie et sécurité » par l’INSEE et l’ONDRP
- 32% des femmes ont subi du harcèlement sexuel au travail – Enquête IFOP 2018
- Une femme sur cent est victime de violences au sein de son couple – Viols Femmes info 2018
- 16% de la population a subi des violences sexuelles dans l’enfance – Harris Interactive, 2017
- 1 victime de viol sur 10 porte plainte, et seule une plainte sur 10 aboutira à une condamnation
- 0,3% des viols sur mineur-es font l’objet d’un procès pour viol – Association Mémoire Traumatique et Victimologie
- 70% des plaintes pour viols sur mineur-es sont classées sans suite – Haut Conseil à l’Egalité entre les Femmes et les Hommes, Avis pour une juste condamnation sociétale et judiciaire du viol et autres agressions sexuelles
- 52% des plaintes instruites sont déqualifiées et correctionnalisées – Rapport d’évaluation de référence sur la France GREVIO
- Les femmes ont majoritairement la garde des enfants car la majorité des pères ne la réclament pas : dans 80% des cas, la résidence fait l’objet d’un consensus entre les parents, qui souhaitent une résidence chez la mère pour 71% des cas, la résidence alternée pour 19% des cas ; la résidence chez le père pour 10% des cas
- Près de 40% des pensions alimentaires restent impayées
Enquêtes Consentis (milieu festif)
ENQUÊTE Consentis (2018) : Panel : 1030 personnes – Moyenne d’âge : 18-25 ans – Femmes : 51% / hommes : 49%
- Plus d’1 femme sur 2 a peur en milieu festif
- Près de 6 femmes sur 10 ne se sentent pas en sécurité seules en milieu festif
- Plus d’1 femme sur 2 a été agressée sexuellement en milieu festif
- 76% des répondantes ne veulent pas être attrapées par la taille quand elles dansent
- 78% des personnes interrogées ont dans leur entourage au moins une personne victime d’agression sexuelle dans les lieux festifs
Cette peur pousse les personnes les plus susceptibles d’être victime (femmes, personnes LGBTQIA+, personnes racisées, etc.) à adopter des stratégies d’évitement (ne pas aller aux toilettes seules, réfléchir à comment s’habiller, à comment rentrer), ce qui constitue une charge mentale lourde et un frein à leur liberté.
Faits incriminés : Main aux fesses, caresse non consentie, frotteur-se, bisou volé, viol, soumission chimique dans le but de commettre une agression sexuelle ou un viol.
Etude du Global Drug Survey (2019)
Un tiers des femmes ont déjà été agressées sous l’influence d’un produit en milieu festif (contre 6% des hommes). L’alcool est mis en cause dans 59% des cas.
Enquêtes #NousToutes
#JaiPasDitOui (2020) https://www.noustoutes.org/ressources/Dossier_complet_JaiPasDitOui.01.pdf
- 9 femmes sur 10 déclarent avoir fait l’expérience d’une pression pour avoir un rapport sexuel
- 49,1% déclarent avoir déjà entendu des remarques dévalorisantes sur le fait qu’elles n’avaient pas envie d’avoir des rapports sexuels
- 2 femmes sur 3 déclarent avoir fait l’expérience avec un ou plusieurs partenaires d’actes sexuels non consentis
#SexEducationNationale (2021) https://www.noustoutes.org/ressources/Dossier_de_presse_Education_a_la_sexualite.pdf
L’enquête sur l’éducation à la vie sexuelle et affective en milieu scolaire a démontré qu’ aborder le consentement sexuel ou les violences sexistes et sexuelles à l’école a un impact mesurable très important.
Le fait d’avoir abordé le consentement lors d’au moins une séance fait passer de 15% à 82% la part des personnes déclarant qu’elles connaissent sa définition et veilleront à le faire respecter dans leurs futures relations. Aborder les violences sexuelles fait passer de 11% à 50% la part des répondant-es se disant capables de repérer une situation de violence si un-e ami-e leur en parle.